Résolutions du Nouvel An pour les voyageurs (qui ne consistent pas à cocher des destinations sur une liste)
Je sais pas pour toi, mais j’ai l’impression que les dernières années ont filé à une vitesse folle. Le temps passe comme dans un tourbillon, et voilà qu’on approche déjà de 2026.
Avec chaque nouvelle année, les médias, les boîtes mail et les réseaux se remplissent de ce sempiternel “nouvelle année, nouveau toi.” Souvent, c’est à base de remise en forme, d’épargne ou de perte de poids — et franchement, ça me donne un peu la chair de poule. Alors je me demande à quoi ressembleraient les résolutions de voyage pour la nouvelle année. Avec ce petit reset annuel, j’en profite pour faire le point sur mes objectifs… pas seulement du genre “où est-ce que j’ai envie d’aller cette année ?” ou “combien je devrais mettre de côté pour mes prochains voyages ?”.
Je pense plutôt à voyager de façon plus consciente, plus respectueuse, et avec le moins d’impact possible. La façon dont on se déplace dans le monde, ça compte, non ? (Même si parfois, on a l’impression que nos efforts individuels ne sont qu’une goutte d’eau dans un océan qui monte.)
Alors, en tant que grande voyageuse qui veut faire de son mieux, voilà ce que j’ai noté pour 2026:
Faire du partage une priorité non négociable
Je me demande ce qui se passerait si les voyageur·se·s faisaient du fait de redonner une partie intégrante de chaque voyage. Ça pourrait être de donner des objets ou un peu d’argent à une cause locale, de faire du bénévolat dans un refuge pour animaux, ou encore de réunir un petit montant avec des ami·e·s pour soutenir une initiative menée par des habitant·e·s. Personnellement, j’irais avec l’intention d’aider, mais en laissant les personnes sur place décider où le temps et les ressources seraient le plus utiles — c’est leur communauté, après tout, et ce sont elles les expertes.
Être conscient·e du privilège du passeport
En tant que citoyenne irlandaise et canadienne, je sais à quel point j’ai de la chance de pouvoir voyager librement et d’entrer dans la plupart des pays sans visa ni discrimination à la frontière. Il m’a fallu pas mal de voyages à l’étranger pour vraiment reconnaître ce privilège. Et même aujourd’hui, je dois régulièrement me le rappeler. Tout le monde n’a pas cette liberté, et c’est essentiel d’en être conscient·e — que ce soit dans nos conversations avec des ami·e·s qui n’ont pas les mêmes facilités, ou dans les pays où la majorité des habitant·e·s n’ont pas non plus ce privilège.
Prendre position
En 2025, l’actualité mondiale a frappé fort. Être un·e voyageur·se éthique, c’est aussi être un·e citoyen·ne du monde conscient·e. Il se passe tellement de choses et il y a tant de causes importantes à suivre — qu’il s’agisse des changements climatiques, des discriminations et violences raciales ou de genre, des droits des personnes migrantes, des génocides, de la pauvreté ou encore du bien-être animal… la liste est longue. Il est difficile de toutes les porter à parts égales, alors l’une de mes résolutions est de choisir mes combats, de prendre position et de faire en sorte que mes actions reflètent mes valeurs. On ne peut pas tout faire en même temps, mais on peut concentrer ses efforts pour faire bouger un peu les choses. Tu en penses quoi?
Comprendre les prix que paient les habitant·e·s
En 2025, un grand sujet de discussion a été la gentrification provoquée par les voyageur·se·s à long terme (comme les nomades numériques) dans certaines régions, qui finissent par pousser les habitant·e·s dehors — Mexico en étant un exemple frappant. Les voyageur·se·s sont souvent accusé·e·s de faire grimper les prix, non seulement des hébergements à court terme, mais aussi de ceux du café, des repas, des expériences locales et des produits alimentaires. La plupart d’entre nous ne veulent pas contribuer à l’augmentation du coût de la vie des communautés locales. Comme je vis en Amérique latine, ces conversations me touchent particulièrement, alors en 2026, je compte bien m’assurer de comprendre les prix locaux quand je voyage à l’étranger, pour ne pas aggraver ce problème sans m’en rendre compte.
Pratiquer une étiquette numérique plus consciente
En 2026, je réfléchis beaucoup à la façon dont on se montre en ligne quand on voyage. J’avoue m’être souvent surprise à attraper mon téléphone par réflexe, plus souvent que je ne l’aimerais. Alors l’an prochain, j’aimerais être plus intentionnelle : prendre une pause avant de publier et éviter de géolocaliser des lieux fragiles ou méconnus qui ne peuvent pas supporter un afflux de visiteurs.
Mais l’étiquette numérique, ce n’est pas seulement une question de limites. Partager avec réflexion (ou dans mon cas, écrire !) peut aider à déconstruire des stéréotypes, à offrir une vision plus nuancée d’un endroit, à mettre de l’avant des entreprises locales ou à éveiller la curiosité pour des destinations moins connues. Bien fait, ça peut vraiment faire du bien. Pour moi, il s’agit d’aligner ma présence en ligne avec la façon dont je veux me déplacer dans le monde : avec conscience, curiosité et respect.
Privilégier les expériences autochtones
Quand je pense à voyager à travers le Canada en 2026 (je compte déjà les jours jusqu’à l’été !), l’une des plus belles opportunités, c’est de choisir des expériences menées par les communautés autochtones elles-mêmes. Que ce soit une randonnée guidée, un atelier culinaire ou un restaurant mettant à l’honneur la cuisine autochtone, une visite de centre culturel ou une soirée de contes, ce sont souvent ces moments-là qui marquent vraiment et changent notre façon de comprendre un lieu.
C’est aussi une façon importante de soutenir un tourisme mené par les communautés et d’entendre les perspectives de celles et ceux qui ont longtemps été marginalisé·e·s et réduit·e·s au silence.
Se renseigner sur le contexte avant de partir
Aujourd’hui, on sait tou·te·s qu’apprendre un peu la langue locale avant un voyage, c’est top. Mais aller un peu plus loin, c’est encore mieux : comprendre le contexte du pays, son histoire, ses grands événements, ses nuances culturelles et le passé colonial qui l’a façonné. Même quelques notions suffisent pour mieux capter les codes et comprendre pourquoi les choses sont comme elles sont. Livres, articles, documentaires, actualités, balados ou séries inspirées de faits réels… tout ça ajoute de la profondeur à ton voyage et te permet d’arriver avec plus de conscience.
Et voilà ma liste! Je suis prête à accueillir 2026 et à voir où cette nouvelle année va me mener.


