Fais pas le touriste: petit guide pour explorer la nature respectueusement

15.04.25

Le temps se réchauffe (enfin!) et pour les Canadien.ne.s ou les backpackers en vadrouille au Canada, ça veut dire une chose : c’est le moment de sortir. C’est maintenant qu’il faut enfiler ses bottes de rando, tracer les sentiers, sauter dans un kayak ou prévoir un pique-nique avec tes ami.e.s. Que tu partes pour une rando en pleine nature, que tu sois en mode observation d’oiseaux dans les arbres ou que tu reprennes doucement le vélo, du printemps au début de l’automne au Canada, c’est LA saison pour profiter du plein air.

Mais pendant que tu t’éclates dehors, pense aussi au bien-être de la nature. Nos parcs, nos rivières et nos lacs ont l’air vastes et éternels, mais en vrai, ils restent vulnérables aux substances toxiques et aux dérèglements climatiques. Ces dernières années, on a connu certaines des pires saisons d’incendies de forêt. Il y a eu des inondations sévères, des météo complètement décalées et de la pollution de plus en plus présente dans nos cours d’eau.

Les enjeux environnementaux peuvent parfois donner l’impression qu’on perd la bataille — surtout quand on tient vraiment à la nature — mais savoir comment changer ses habitudes, c’est déjà super puissant pour protéger les coins qu’on aime.

Alors, comment on explore de façon plus consciente — et comment on donne du sens à nos aventures, au-delà des reels et des souvenirs ?
Voici un guide pour des pratiques éthiques et à faible impact. 

Suis les principes du Leave No Trace

T’as sûrement déjà entendu l’expression “Leave No Trace”. Mais en vrai, c’est quoi ? La philosophie “Leave No Trace”, c’est un ensemble de sept grands principes pour apprendre à kiffer la nature sans lui faire de mal.

Ça inclut : prévoir à l’avance. Savoir à quoi t’attendre, où tu vas, quelles règles sont en place et quelles précautions de sécurité prendre. Reste sur des surfaces dures, comme de la roche, du gravier ou des sentiers déjà tracés pour éviter d’écraser des plantes ou d’abîmer des sols fragiles. Ramène tout ce que t’apportes (comme les emballages, le papier toilette ou les pelures de fruits) et laisse aussi ce qui est déjà là. (Même si t’as super envie de cueillir cette fleur et de la faire sécher chez toi, mieux vaut la laisser tranquille.) Réduis les dégâts liés aux feux de camp en utilisant un réchaud quand c’est possible ou en restant dans les cercles de feu désignés, et respecte toujours les interdictions de feu — ça, c’est super important au Canada! Respecte les animaux en les observant de loin, en rangeant ta bouffe comme il faut et en ne les nourrissant jamais (même s’ils sont trop cute). Et pour finir, pense aux autres — ça veut dire partager les sentiers et laisser passer quand il faut.

Voilà les grandes lignes, version condensée.

Comprends les interdictions de feu et les zones restreintes

Si t’es Canadien.ne, tu sais déjà que c’est probablement la règle numéro un pour respecter la nature. Des endroits comme la Colombie-Britannique ou l’Alberta vivent souvent des feux de forêt extrêmes en été — et si t’as déjà traîné par là à cette période, t’as sûrement vu des feux ou des interdictions en action.

Si c’est nouveau pour toi, sache qu’une interdiction de feu, c’est pas juste une recommandation sympa — c’est une vraie mesure de sécurité. En général, ça veut dire : pas de flammes, pas de cigarettes, pas de feu du tout, et on évite les zones où un feu est en cours et où des mesures de prévention sont en place. Les pompiers forestiers bossent fort, sans relâche, et une grosse partie du pays a déjà brûlé ces dernières années.

En tant qu’aventurier.ère respectueux.se, informe-toi, respecte les zones interdites à la rando ou au vélo, et si tu croises quelqu’un dont le job est de protéger nos forêts, balance un petit mot de remerciement ou d’encouragement. Ça fait toujours plaisir.

Sais où t’as le droit d’observer les étoiles, de te baigner ou de randonner

T’as peut-être l’âme aventurière, mais pendant ton road trip ou ton séjour sauvage au Canada cette saison, prends le temps de te renseigner pour savoir où t’es le ou la bienvenu.e — et où ta présence est pas vraiment souhaitée. Tous les coins que tu croises sur ta route ne sont pas forcément en libre accès.

Le camping sauvage, la cueillette, la rando hors sentier ou la découverte d’un spot secret pour se baigner, c’est souvent ce qui rend l’été mémorable. Et franchement, vas-y, fais-le. Mais garde toujours un œil sur les panneaux de propriété privée, les règlements et les consignes locales. Utilise des applis de sentiers ou les sites web des parcs provinciaux pour vérifier ce qui est permis. Sinon, demande directement à ton auberge de jeunesse.

Personne veut être cette personne qui a nagé dans un lac protégé et l’a pollué sans le vouloir. Et encore moins celle qui a posté ça sur Insta et a motivé tout le monde à faire pareil.

Limite les substances toxiques sur ta peau et ton matos

Tu lis les principes de “Leave No Trace” et tu te dis peut-être : «facile!» C’est pas comme si t’étais du genre à jeter tes déchets en pleine nature ou à piétiner un champ de fleurs sauvages. Mais ce que tu ne sais peut-être pas, c’est que certains produits que tu portes ou que tu transportes peuvent être nocifs pour l’environnement.

Ton chasse-moustiques écolo? Il a un plus gros impact que tu penses — surtout si tu vas te baigner dans un lac ou une rivière. Pas mal de crèmes solaires classiques, de sprays imperméabilisants, de répulsifs et de savons contiennent des ingrédients qui abîment la nature.

Un.e voyageur.se éthique va chercher des produits biodégradables, sans danger pour les récifs, éviter les choses ultra parfumées et surtout ne pas se laver directement dans les lacs ou les rivières.

Et au final, c’est pas juste une question de forêt ou de rivière. Si c’est meilleur pour la planète, c’est probablement aussi meilleur pour ton corps.

Fais attention aux ressources que tu utilises

Ton impact sur la nature ne commence pas et ne s’arrête pas à une rando de plusieurs jours ou à ton trip en mode survie en forêt. Tu peux faire tout ton possible pour bien te renseigner, suivre les interdictions locales et ne rien laisser derrière toi — et franchement, c’est déjà top.
Mais l’étape suivante, c’est de revoir tes habitudes du quotidien pour mettre la nature et l’environnement au cœur de ta vie.

Et non, on va pas te refaire le speech des sacs réutilisables ou des gourdes — on sait que tu connais déjà.

Par contre, t’es-tu déjà demandé combien d’eau tu consommes à la maison et comment tu pourrais en utiliser moins? Est-ce que tu prends parfois la voiture alors qu’un petit trajet à pied, à vélo ou en transport ferait l’affaire? Combien d’électricité tu gaspilles chaque semaine sans même t’en rendre compte?

Et si tu ajoutais à ta routine des trucs comme le compost, la récupération d’eau de pluie, la réutilisation d’eau pour arroser tes plantes, un petit jardin à la maison ou encore des journées sans électricité?

On parle souvent d’éthique à travers des trucs comme les lundis sans viande, acheter local ou dire adieu à la fast fashion. Mais côté écolo, imagine si tu te réservais deux soirées par semaine sans électricité : pas d’écran, juste un bon livre ou une session d’observation des étoiles?

Ou si tu prenais le temps de trouver des réparateurs pour ton électronique, tes appareils, tes chaussures ou ton matos de plein air, histoire de leur donner une seconde vie ? 

Pratique la gratitude environnementale

Et pour finir… il y a tellement à dire sur le fait d’être reconnaissant.e envers ces espaces naturels qui nous offrent des journées d’été 10/10. Cette fois, c’est moins un geste à poser qu’un état d’esprit à adopter.

C’est triste mais vrai : les lacs glaciaires, les cascades qui dévalent, les rochers couverts de mousse et les champs fleuris… ils seront pas là pour toujours.

Alors quand t’as la chance de vivre un moment dans ces endroits-là, arrête-toi une seconde et laisse-toi toucher. Ces paysages, dans cet état-là, on les reverra peut-être pas. Les voir ici et maintenant, c’est un vrai privilège.

Ces petits moments de gratitude, s’ils étaient partagés par tout le monde (et surtout par celles et ceux qui ont du pouvoir sur le sort de la planète), ça ferait une vraie différence. Être reconnaissant.e pour la terre, et pour les personnes qui en prennent soin depuis toujours, ça crée un lien plus profond.

Voyager de façon éthique, c’est pas une question de perfection — c’est une question d’intention. Le Canada est connu pour sa beauté naturelle, et nous, les Canadien.ne.s, on passe une bonne partie de l’année à attendre de pouvoir vraiment en profiter.

Plus on réfléchit à notre impact et plus on accepte qu’on peut toujours faire mieux, plus on peut savourer la nature sans lui faire de mal.

Alors avec tous ces conseils en tête : réserve ce trip en pleine nature, ressors tes bottes de rando, inscris-toi à cette aventure d’escalade que t’as toujours voulu essayer… et fonce dehors !