Rencontres sauvages au Canada : un p'tit guide de nos plus belles bêtes
Certains clichés persisteront toujours : quiconque voyage au Canada caresse le rêve plus ou moins secret de voir des animaux. Et des animaux, il y en a pas mal si on se donne la peine de chercher. En voici quelques uns que tu pourrais voir, selon que tu cherches un prétexte pour partir à l’aventure, ou que tu préfères rester près des villes.
LES CERVIDÉS
Avec ses 300 à 400 kg, ses 3,2 mètres de long pour les plus grands et 1,50 mètre pour les plus gros panaches, l’orignal est le plus massif des cervidés du pays. Malgré sa taille imposante, il se déplace dans le plus grand silence : tu pourrais en voir un lorsqu’il fuit les grandes chaleurs d’été dans le lac le plus proche. Le parc Algonquin, Ontario, en abrite 3000, mais pour les moins aventureux, il y a le Parc Omega, entre Montréal et Ottawa. Il a aussi été introduit à Terre-Neuve où il foisonne depuis.
Le caribou, grande star de la pièce de 25 cents, est une véritable machine à traverser l’hiver. Ses sabots sont conçus comme des raquettes, et la femelle (la seule dès cervidés à porter un panache), peut interrompre et reporter de deux mois sa grossesse, déjà entamée! L’été venu, les caribous peuvent courir des heures, jusqu’à 70 km/h, pour échapper aux moustiques qu’ils tiennent en horreur. Les derniers grands troupeaux sont dans le grand nord (le Père Noël vit au Canada - coïncidence?), mais de petits subsistent encore au parc Algonquin, à Terre-Neuve, au Parc Omega et dans le parc de la Gaspésie (ou boire des caribous au Sea Shack.)
LES COUSINS
Le grizzly et l’ours noir (qui n’est pas toujours noir) se ressemblent beaucoup, mais leurs différences méritent d’être soulignés. Le grizzly, deuxième plus gros carnivore du continent avec 1,80 mètres de long, n’a pas de prédateurs sauf l’humain et vit uniquement dans les rocheuses, en Alberta et en Colombie-Britannique. L’ours noir, le mammifère le plus intelligent, roule sa boule (de 2,20 mètres!) partout sur le continent. Tous les backpackers l’envieront, puisqu’en hiver, il cesse complètement de manger, de boire, d’uriner et de déféquer. Qui ne vendrait pas son âme pour avoir ce don lors de ces longs trajets de bus?
" Les deux animaux peuvent courir jusqu’à 55 km/h (pas toi) "
Les deux espèces ont plusieurs différences physiques qu’aucun lecteur ne prendra le temps d’analyser lors d’un face à face en forêt. Mais leurs différences comportementales méritent d’être connues. Les deux animaux peuvent courir jusqu’à 55 km/h (pas toi), mais l’ours noir
grimpe aussi aux arbres et se dresse sur ses pattes arrières. Le grizzly, non. « Heureusement » le grizzly serait plus prompt à attaquer les humains que les ours noirs, mais malheureusement, il n’est pas conseillé de courir (même pour grimper aux arbres), car on s’afficherait comme proie. Pour éviter de se mettre les pieds dans des plats périlleux, on peut aller à leur rencontre à pied, avec ce guide, près de la Malbaie, ou encore dans l’ouest du pays.
LES ANIMAUX URBAINS
Trop de chlorophylle te fais faire des cauchemars? Une panoplie d’animaux vivent en parallèle des humains, dans les villes. Chaque grand parc possède sa marmotte, mais le parc Jean-Drapeau à Montréal en abrite des dizaines. De nombreux ratons laveur ont aussi élu domicile au deuxième belvédère du mont Royal : nul besoin de subir une nuit de camping et une épicerie ravagée pour voir un de ces coquins masqués! Pour un safari urbain réussi à tout coup.
" En photographier un dans la rue, c’est se dénoncer comme touriste! "
L’animal le plus emblématique de nos villes - il est partout - c’est l’écureuil. Les plus grands fans de ce petit rongeur les traqueront comme des Pokemons : le gris à Montréal, le noir à Ottawa, le brun à Toronto, le roux en forêt…sans oublier le rarissime écureuil albinos! Mais sache qu’en photographier un dans la rue, c’est se dénoncer comme touriste!
LE ROI DES PRAIRIES
Avant l’arrivée des Européens en Amérique, de 50 à 70 millions de bisons parcouraient les grandes plaines du continent. À la fin du 18e siècle, c’était moins de 400. Fruit du premier programme de réintroduction d’une espèce sur le continent, la population de ce grand bovidé à cornes atteint désormais un demi-million de têtes!
" Ils peuvent également avoir des comportements homosexuels "
Lors des combats nuptiaux, les mâles (dont les plus gros peuvent peser 1000 kg!) se battent roulés dans leur urine respective. Mais ils peuvent également avoir des comportements homosexuels. Le bison se visite au parc national Elk Island, à 45 minutes d’Edmonton, au parc national Prince Albert, à plus de 4 heures de route de Regina, ou au parc national Wood Buffalo, à plus de 11 heures d’Edmonton. S’abstenir, si souffrant du mal des transports.
LES CHATS SAUVAGES
Les chats sauvages, c’est le hit de Marjo et deux espèces. Le plus imposant, le cougar, est aussi le plus difficile à apercevoir : il est présumé disparu de l’est du pays depuis un siècle, mais de rares spécimens furent repérés au Québec et en Ontario. L’ile de Vancouver, en revanche, abrite les trois quarts des 3 500 spécimens de Colombie-Britannique. Le cougar préfère vivre loin des humais ; pour les voir, mieux vaut miser sur les zoos de Toronto ou de Saint-Félicien, là où ce sont les humains qui marchent en cage et les animaux qui circulent librement. Le lynx n’est pas menacé comme son grand cousin, mais cet animal surtout nocturne est tout aussi discret. Ta chance de voir ces chats touffus, c’est avec le couple du Biodôme de Montréal et leur rejeton né en 2012!
LES MAMMIFÈRES MARINS
Les baleines, géantes des mers, fascinent et imposent le respect comme bien peu d’animaux. Dans les maritimes, elles fraient au Cap Breton et on peut grimper sur un bateau ou dans un zodiaque à plusieurs endroits le long du sentier Cabot. Au Québec, Tadoussac (qu’on peut facilement rejoindre de la Malbaie) est la capitale de la baleine, là où la rivière Saguenay rencontre le Saint-Laurent, créant une abondance de nourriture qui attire les vénérables par dizaines. Dans l’ouest, on peut embarquer directement de Vancouver ou Victoria pour avoir la chance de tomber sur l’épaulard légendaire. Est-ce que ton film favori de l’enfance était Mon ami Willy?