10 pratiques simples de voyage qui font la différence
Le mode de vie des voyageurs se construit souvent de manière désordonnée, imparfaite, et parfois même par hasard.
Ce n’est pas toujours une question de moments dignes d’Instagram, d’expériences grandioses ou de paysages qu’on voudrait graver à jamais dans sa mémoire. Parfois… souvent, en fait… le quotidien d’un voyageur aguerri se forge à travers des gestes simples. C’est dans la planification routinière, l’affinage de son style de voyage, le maintien d’un cercle restreint d’amis partageant les mêmes valeurs, et la maîtrise parfaite de sa méthode de préparation des bagages. C’est le fait de voyager tellement que l’on sait ce qu’il faut inclure dans son itinéraire — et ce qu’on peut laisser de côté.
Ce qui se passe entre les stories Instagram et les mises à jour spectaculaires des discussions de groupe en dit long. On pourrait même dire que ce sont ces instants anodins qui donnent naissance aux voyages vraiment mémorables. On est là pour ces matins passés à écrire dans un journal, tandis que la lumière du soleil s’infiltre doucement sur la table de la cuisine. On comprend que le premier jour après l’arrivée peut être consacré à défaire ses bagages, prendre une bonne douche chaude, repérer l’épicerie la plus proche, et tout simplement savourer un café dans un nouveau quartier. Voici les choses discrètes—et parfois peu glamour—auxquelles les voyageurs aguerris tiennent profondément.
S’entourer de voyageurs qui partagent les mêmes valeurs
Un jour ensoleillé, j’étais assise au bord d’une piscine avec l’une de mes meilleures amies, et nous regardions une vallée montagneuse entourée d’arbres fruitiers. Nous profitions d’un long week-end, juste toutes les deux, et entre deux tentatives d’éviter les coups de soleil, nous sirotions du vin rouge bien frais en parlant des plus beaux endroits où nous avions voyagé, des destinations où nous irions si on nous offrait un vol gratuit pour n’importe quel coin du monde (ma question préférée à poser à tout le monde), et des villes où nous aimerions vivre si nous n’avions pas toutes les deux choisi Cuenca, en Équateur. Ces conversations sur les voyages, les rêves, les espoirs, les lieux qu’on aimerait découvrir, et ceux qui nous ont déjà marqués… c’est ce qui me permet de garder mes rêves bien vivants. C’est exactement le genre d’échanges que j’ai envie d’avoir, surtout après avoir fréquenté des cercles sociaux où les sujets de discussion ne correspondaient pas à mon mode de vie. S’entourer d’amis voyageurs qui partagent cette passion, c’est faire en sorte que le voyage reste présent dans sa vie, même quand on n’est pas en train d’explorer un nouvel endroit.
Trouver l’épicerie, le dépanneur ou le marché dès le premier jour
Comme je l’ai dit, certaines habitudes de voyageurs aguerris peuvent sembler banales… mais elles restent essentielles. À l’arrivée dans une auberge ou un logement, c’est toujours une excellente idée de repérer une épicerie, un dépanneur ou un marché dès le premier jour. Mon ami·e, il faut savoir où trouver les pâtes pas chères et les fruits frais pour faire un petit plein, et connaître l’endroit où passer rapidement pour les petits besoins au fil du séjour. Plus vite c’est fait, plus vite tu seras prêt·e à profiter des vraies choses fun du voyage.
Maîtriser l’art de faire sa valise
Les maillots de bain, les sous-vêtements, les pyjamas et les vêtements de sport vont dans le sac en premier. Ensuite, j’ajoute les tenues confort pour les soirées tranquilles à l’auberge. Pourquoi ? Parce que j’en ai besoin à chaque fois — peu importe la destination — et je n’ai pas à trop y réfléchir. Puis, je pense aux vraies tenues que je veux porter dans les jolis cafés ou pour les soirées entre ami·es. Là, il faut un peu plus réfléchir. Je garde les livres, le matériel de travail ainsi que les produits d’hygiène et de beauté pour la fin. J’ai fait plus de bagages cabine que je ne peux en compter, et même si ce n’est pas la partie la plus excitante, c’est là que le voyage commence vraiment (ce que tu emportes, c’est ce qui te soutient). Et aujourd’hui, j’ai transformé tout ça en un véritable art.
Lire des livres et des articles de voyage inspirants
Qu’il s’agisse d’une liste de mémoires écrits par des voyageuses au parcours similaire, d’une infolettre inspirante (hum hum!), ou d’un magazine préféré qui parle de coins du monde lointains qu’on aimerait visiter un jour, lire du contenu de voyage inspirant permet de garder ses rêves bien vivants entre deux aventures. Et c’est si facile d’en faire une habitude au quotidien. Ces petits moments, mis bout à bout, peuvent transformer un·e vacancier·ère occasionnel·le en une personne dont le mode de vie tourne — au moins en partie — autour du voyage. La plupart d’entre nous ne peuvent pas partir chaque mois… mais un livre, une chandelle, un thé vert et une demi-heure de calme ? Ça, c’est tout à fait faisable.
Glisser quelques petits objets réconfortants dans sa valise
Je me moquais autrefois de ma mère qui apportait toujours une petite bouteille d’huile essentielle de lavande et une chandelle pour sa table de chevet en vacances. Et pourtant, aujourd’hui, je suis devenue exactement ce genre de personne. Voyager léger reste une vraie révolution (surtout quand on voyage en solo), mais j’aime quand même emporter quelques petits objets réconfortants qui peuvent facilement changer l’ambiance et transformer une chambre d’auberge privée en un espace plus apaisant après une grosse journée à grimper des montagnes. Parfois, j’apporte une bougie chauffe-plat, un mini vaporisateur d’oreiller ou un recueil d’essais.
Avoir des objectifs financiers
Quand on parle de choses banales, pas du tout dignes d’Instagram, voire carrément ennuyantes, je place sans hésiter l’argent dans cette catégorie. (Certain·es ne seront peut-être pas d’accord. J’aimerais bien connaître leur secret.) Cela dit, je suis convaincue d’une chose : avoir un objectif financier ou une motivation liée à l’argent gagné grâce à un gros projet ou à une activité secondaire, ça aide vraiment à faire en sorte que les voyages se concrétisent. Ça peut ressembler à : « Une fois que j’ai économisé X dollars, je lance mon fonds pour un voyage en Argentine. »
Créer ses propres rituels d’aéroport
Si mes proches croisaient la version de moi-même à l’aéroport, ils ne me reconnaîtraient pas. À l’aéroport, je deviens organisée, ponctuelle, de type A, et — le plus surprenant — je me lève sans appuyer sur le bouton « snooze ». En temps normal, je ne suis rien de tout ça. Mais les jours de voyage, ma valise est déjà bouclée et posée près de la porte. J’ai fait l’enregistrement de mon vol, mon sac à main et mon bagage cabine sont parfaitement organisés, et je sais exactement quoi porter (toujours du noir). Quand je suis à l’aéroport, il y a des choses que je fais systématiquement : me rafraîchir aux toilettes dès que je descends de l’avion, prendre un moment pour rassembler mes affaires en entrant dans l’aérogare, m’offrir une version papier de mon magazine de voyage préféré, prendre une boisson si j’ai une longue escale, et accomplir quelques petites tâches de travail.
Tenir un journal de voyage
L’an dernier, pendant un voyage au Costa Rica, j’ai tenu un journal de voyage pour la première fois… ou presque. Je passais souvent des matinées tranquilles à boire un café, regarder les perroquets verts traverser le ciel, et noter les moments forts de la veille. Parfois, je passais une heure à écrire des pages entières pour réfléchir à mes aventures. D’autres soirs, j’écrivais seulement quelques lignes à la va-vite, avec une écriture un peu brouillonne, pour ne pas oublier les choses les plus marquantes.
Un an plus tard, en relisant ce carnet, j’ai été surprise de voir à quel point j’ai été transportée instantanément dans ce paysage brûlant, sur la ferme de mon amie, où des habitants lançaient le lasso depuis leurs chevaux pendant que je mangeais du chicharrón croustillant, encore chaud, arrosé de jus de lime. Est-ce que ces moments d’écriture ont été les meilleurs du voyage ? Non. Mais est-ce que je veux continuer cette habitude pour la personne que je serai demain ? Absolument.
Retourner dans le même café ou bar
Il n’existe aucune règle qui dit qu’on ne peut aller qu’une seule fois dans un café, un restaurant ou un bar lorsqu’on visite un nouvel endroit. Et pourtant, on dirait qu’il y en a une, non ? Pourquoi donc ? Je comprends : la plupart d’entre nous veulent optimiser leur temps et découvrir le plus d’endroits possible. Mais à cela, je réponds : si tu es tombé·e sur un petit café charmant avec une magnifique terrasse arrière envahie de verdure, tu as clairement trouvé une pépite. Alors pourquoi n’y passer qu’un seul après-midi, alors que tu as eu la chance de le découvrir ? En plus, ça évite d’avoir à s’orienter, de risquer de se perdre, ou d’être déçu·e par un autre endroit qui n’est même pas à la hauteur.
Trouver de la joie dans les journées ordinaires
Confession : les journées de voyage sans grand événement me font parfois culpabiliser. Quand il ne se passe pas grand-chose, je me surprends à penser que j’aurais dû réserver une excursion, me faire des amis et être invitée à une fête mémorable, planifier une super randonnée et me retrouver au sommet d’une montagne, ou aller au resto branché du moment dans ce coin précis. Mais avant de me laisser emporter par ces pensées, j’arrive souvent à me raisonner. Peut-être ai-je rendu un travail dont je suis fière, depuis un bureau bien rangé avec une vue incroyable sur la ville. Ou alors, j’ai réussi à m’accorder quelques instants pour apprécier la nature — des cacaoyers qui s’étendent à perte de vue dans une vallée, une symphonie de grillons bruyants la nuit quand mes compagnons de voyage dorment. Peut-être ai-je passé une soirée à discuter avec mon frère en regardant les lumières de la rue illuminer la ville comme un sapin de Noël. Apprendre à savourer ces petites victoires, c’est, selon moi, la vraie manière d’aimer et d’apprécier le voyage lent.