12 choses dont on s’ennuie quand on est « coincé » à l’extérieur du Canada

25.09.20

J’habite en Équateur depuis maintenant 6 mois. Lorsque les frontières ont commencé à fermer en mars, j'ai fait comme beaucoup d’entre nous : j’ai rempli mon frigo et mes armoires puis je me suis réfugiée chez moi pendant quelques semaines. Au fil du temps, le mois de mars s'est transformé en avril, qui s'est transformé en mai, et à chaque nouveau mois, je tournais une page de mon calendrier Canadian Geographic en admirant un nouveau paysage canadien que j'avais manqué en 2020.

La pandémie est devenue une sorte de distorsion temporelle où les semaines filent à un temps fou. En juin, réalisant (ou m’admettant finalement) que cette nouvelle réalité allait durer un bout, je me suis trouvée un appartement au bord de la rivière et je l'ai rempli de plantes, de nouveaux tapis, d'un divan bien confo et d'une table de patio. Si ma vie était pour être sur pause, au moins elle le serait dans un petit nid douillet avec vue sur les Andes. J'ai arrêté d'attendre la visite de ma famille et de mes amis et j'ai abandonné l'idée de rentrer pour l'été... ou pour Noël. En théorie, j'aurais pu retourner au Canada, mais comme je vis en Équateur et que je n'étais pas seulement en vacances, le voyage n'était pas assez essentiel pour qu'il soit nécessaire de prendre un vol humanitaire. Maintenant que les possibilités de vol sont entièrement réduites, la perspective de passer des heures dans un autobus pour me rendre dans des aéroports internationaux avec un arrêt probable aux États-Unis suffit à me convaincre de rester ici. Je reste donc en Équateur, à quelque 2 400 mètres d'altitude dans les montagnes de Cuenca, et même si c'est bien beau... je m’ennuie toujours du Canada.

2020 étant ce qu’elle est, j’ai entendu tellement de gens autour de moi répéter « ah si seulement on pouvait voyager à l’étranger ». Mais le truc c’est que le Canada est vraiment un pays extraordinaire et en tant que personne coincée à l'étranger, je jalouse un peu tout ceux qui ont la chance d’y être. Je pense que c’est le moment pour ceux qui sont chez eux d'apprécier leur pays et d’en profiter pour l'explorer (en prenant les précautions nécessaires). Pour vous donner des idées, voici ma liste d’expériences canadiennes qui me manquent le plus.

Les doux matins d’automne

Il n’y a rien de mieux que de prendre son café le matin alors que le temps est frais et que l’air sent l’automne. Après avoir passé plusieurs mois en pleine canicule, on sort nos chandails de laine et on apprécie la fraîcheur matinale qui nous rappelle la rentrée et le changement de saison.

Crisp Fall Day

La folie automnale du mois de Septembre

Cueillette de pommes, chandails de laine et épices à la citrouille sont peut-être perçus comme étant un peu basic de nos jours. Par contre, à mes yeux, il n’y a rien de mal à célébrer les saisons en répétant certaines traditions. Notre pays est assez unique grâce à ces saisons distinctes, alors pourquoi ne pas les honorer ? Il fut un temps où où tous les clichés automnaux que je voyais sur mon compte Instagram m’horripilaient. Par contre, si j’étais à la maison ces temps-ci, je suis prête à parier que je siroterais un cidre de pomme bien chaud, vêtue d’un chandail de laine au milieu d’un champ de citrouilles quelque part. 

Les marchés publics et leurs produits locaux 

C’est tentant de penser que l’herbe est plus verte chez le voisin, surtout quand on est coincé chez nous. C’est clair. Difficile de ne pas rêver aux plages de sable blanc de Bail ou la délicieuse cuisine de rue de Bangkok, tout en oubliant les merveilles que l’on retrouve chez nous. Comme les marchés publics, par exemple. Près de chez moi, en Ontario, il y a un marché qui se trouve au bord d’un champs de maïs, entouré de collines verdoyantes. C'est un endroit chaleureux qui sent la tarte chaude et les produits fraîchement cueillis. En tant que Canadiens, nous avons souvent du mal à nommer nos aliments locaux, mais une visite dans un marché de producteurs peut déclencher une nouvelle appréciation envers le maïs, les courges et les pommes. Honnêtement, je donnerais n’importe quoi pour aller dans un marché publics ces jours-ci, tasse de café à la main... 

Les cafés à emporter 

Pour vrai, on sous-estime parfois la chance qu’on a de pouvoir prendre un café à emporter. Arrêter au café du coin pour prendre un latte est un réel petit bonheur du quotidien. Même arrêter au Tim lors d’un road trip a un petit quelque chose de réconfortant. Aujourd’hui, je vis dans l'une des meilleures régions de café du monde, mais les Équatoriens n’ouvrent pas les cafés avant 8 sh du matin pour autant, ni te serviront de latte dans une tasse à emporter. Cette culture du café n'existe tout simplement pas ici. Flâner les samedis après-midis et m’arrêter pour prendre un café est un luxe que j’apprécie doublement depuis que je suis partie. 

Missing Canada Coffee

Les longues soirées

Ok, je sais qu’en réalité les journées raccourcissent, mais en théorie les soirées sont encore longues. Oui, le soleil ne se couche peut-être pas à 21 h comme à la fin juin, mais comparé à de nombreuses régions du monde, on est extrêmement chanceux d’avoir de la lumière du jour jusqu'à 19h30 ou 20 h. Sur l'équateur, nos rayons de soleil durent jusqu'à 18 h, à quelques minutes près. Toute l'année. Comme une horloge. Alors, la prochaine fois que tu verras un magnifique coucher de soleil passé 18 h, apprécie-le à sa juste valeur.

La première neige

Bon, je ne vais pas idéaliser la beauté de l’hiver. Je l’admets, les hivers canadiens sont longs, et durs et froids. Mais ces dimanches après-midi passés dans un chalet à regarder la neige tomber ont un petit quelque chose de paisible. Lorsque les gens apprennent que je suis déménagée en Équateur, j’entends souvent « en tout cas, tu dois pas t’ennuyer de l’hiver ! ». En réalité, c’est complètement faux. Cette année, je paierais même pour avoir la chance de sentir le bien-être que l’on ressent après une longue journée à jouer dehors dans le froid. 

Boire une bière sur une terrasse ensoleillée 

Quelle que soit la province où tu vas, tu ne manqueras certainement pas de délicieuses bières de micro. Les Canadiens ont perfectionné l'art du brassage artisanal, donc que tu sois un fan de IPA ou de pilsner, tu ne seras pas déçu. Si tu voyages à l’extérieur de ton hood d’ici la fin 2020, prends le temps d’aller déguster des bières dans une micro, une expérience on ne peut plus canadienne. Si c’est possible, opte pour la terrasse pour plus de sécurité. Idéalement, une avec chauffrette. 

Chiller sur le bord du lac

Comme tu le sais, le Canada abrite certains des meilleurs lacs d'eau douce du monde. Relaxer au bord des lacs n'est pas seulement une activité estivale. Trouve un endroit près d’un quai, prends un livre, un verre de vin ou un café et détends-toi avec tes compagnons de bulle. C'est encore mieux s'il y a un feu à proximité, car y’a rien de mieux que l'odeur d’un feu de début d'automne qui nous réchauffe par une soirée fraîche. Tu visites Niagara Falls ? Fais le détour vers Niagara-on-the-Lake, un endroit encore trop méconnu. Tu fais un voyage en Colombie-Britannique ? Prends le temps de profiter de ses lacs au bleu infini. Et bien sûr, si tu ne peux pas voyager, trouve un bord de l’eau près de chez toi, prends une délicieuse poutine à emporter et installe-toi dans un bel endroit. 

Les couleurs

Si ton envie de voyager te démange, n'oublie pas que certains touristes étrangers viennent au Canada JUSTE pour voir les incroyables couleurs de nos automnes. Les arbres qui brillent d'orange, de jaune et de rouge sont l'une des nombreuses choses qui nous valent la réputation d'être l'un des plus beaux pays du monde. C’est clair qu’une semaine au Costa Rica serait pas mal, mais pense au nombre de personnes qui rêvent de ramasser des feuilles d’érable de toutes les couleurs dans nos bois. J’en connais au moins une. *tousse tousse*.

Stuck Canada Colours

L’Action de grâce

Je suis clairement biaisée, mais, au Canada, nous avons vraiment mieux choisi nos dates pour l’Action de grâce que nos voisins du sud. 2020 ne nous a pas donné beaucoup de raisons d’être reconnaissant, mais on devrait quand même apprécier pouvoir célébrer de façon semi-isolée l’Action de grâce à la mi-octobre. Et comme on a passé notre confinement à perfectionner nos compétences culinaires, on peut certainement s’attendre à ce que la dinde, la farce et le gratin soient dignes de l’émission Les Chefs. 

Avoir froid

Oui, je m’ennuie du froid. Y’a rien de mieux pour se réveiller et se motiver qu’un bon froid hivernal qui te pince les joues. Jouer dehors et profiter des parcs, des plages, des sentiers, des cafés et des boutiques, ce n’est pas que pour l’été. En plus, l’hiver, on peut se récompenser en se réchauffant avec des soupes, du chocolat chaud et de la bouffe réconfortante 

Aller skier

J'ai appris à skier dans les montagnes de l'Alberta et de la Colombie-Britannique. On y retrouve énormément de poudreuse et l’air sent le pin frais. Faire des virages dans de la neige fraîchement tombée en admirant la vue sur les Rocheuses est une expérience vraiment incroyable. Ensuite, j’ai déménagé en Ontario avec ma famille. Nous avons fait des voyages au Québec pour aller skier, voir d’incroyables sculptures sur glace et manger tous les délices québécois qui semblent avoir été inventés pour se réchauffer en hiver. Tu n’aimes pas le ski alpin? Tu peux te lancer dans le ski de fond ou la raquette pour explorer les forêts environnantes au cours des prochains mois.

***

J'ai accepté que, dans mon cas, il n’y aurait pas de nouveaux voyages internationaux d’ici la fin de 2020.  Personne ne sait comment la crise actuelle va se terminer, mais je sais que dans 10 ans, on aura de bonnes histoires à raconter. Ces jours-ci, je devrai me contenter des images de mon calendrier en passant par Cap Breton, Kananaskis et Mont Tremblant, mois après mois, pour faire face à cette pandémie dans ma maison, loin de chez moi.  

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