Réalisations d'une Barcelonaise sur le Canada (et sur elle-même)

20.01.25

Je suis une femme de 28 ans originaire de Barcelone, et j’ai décidé de partir voyager malgré toutes mes incertitudes.

Quand j’ai fait mes valises en avril 2024, je ne savais pas quelle serait ma destination finale, quel type de travail je ferais, ni combien de temps cette aventure durerait. Il y avait beaucoup de points d’interrogation et pourtant, en tant que jeune femme pleine d’énergie, j’ai ressenti le besoin de sauter dans l’inconnu et de laisser derrière moi ce qui m’était familier : mon travail, mon appartement, mes amis, ma culture et le confort de mon pays. Je suis partie pour le Canada, à la fois pour améliorer mon anglais et pour prendre du recul sur ma vie. Je me disais que ce temps loin de chez moi me permettrait de ressentir le manque de mon pays et, peut-être, de me ramener un jour à l'Espagne.

Maintenant, je travaille comme géologue pour Equity Exploration, dans un emploi en rotation. Je travaille trois semaines, puis j’ai trois semaines de congé pour explorer le Canada comme bon me semble. Je transporte mes affaires sur mon dos et je vis dans des auberges pendant mes voyages. Voici ce que j’ai appris jusqu’à présent — sur moi-même et sur le Canada.

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Voyager en solo, c’est plus facile que je ne le pensais

J’ai toujours voyagé avec des amis ou un partenaire. Voyager seule, ce n’était pas vraiment dans mes plans avant ce voyage. Mais maintenant que je le fais, je me sens beaucoup plus confiante et j’ai prouvé à moi-même que voyager en solo ne doit plus être un obstacle. La liberté de choisir où aller, quoi manger et quoi explorer, c’est tout simplement incroyable. Pas besoin de s’excuser si quelque chose tourne mal. Quand tu es seule, ton imagination et ta créativité deviennent tes guides. J’adore pouvoir faire tout ce qui me plaît, que ce soit visiter un musée, assister à un concert de musique classique, danser en boîte, lire à la bibliothèque, me balader dans un parc, faire du vélo ou planifier ma prochaine grande aventure.

Pour les autres femmes qui voyagent seules, oui, c’est vrai qu’on fait face à plus de risques, et bien sûr, j’ai connu des situations délicates. Faire confiance à ton instinct et prioriser ton bien-être sont tes meilleurs alliés. En général, c’est génial de rencontrer des gens que tu n’aurais jamais imaginé croiser. Mais si tu n’as pas envie d’être avec quelqu’un, tu ne dois rien à personne. Sois simplement honnête et dis que tu préfères continuer ton chemin seule.

La nature canadienne est absolument incroyable !

En tant que voyageuse, ce qui me frappe le plus au Canada et que j’apprécie profondément, c’est sa nature. Les immenses forêts continentales avec leurs sapins luxuriants. Des montagnes plus hautes que tout ce qu’on pourrait imaginer. Un paysage de vert, encore du vert, et toujours plus de vert. De grands animaux sauvages qui se déplacent en liberté. Des randonnées solitaires où le spray anti-ours devient ton meilleur ami. D’énormes rivières avec des courants puissants et des lacs magnifiques, d’un bleu presque blanc qui te coupe le souffle. C’est… splendide.

La première fois que j’ai conduit de Calgary aux Rocheuses, j’ai été bouleversée par la beauté époustouflante du paysage. À chaque kilomètre, je me sentais plus proche de la géomorphologie des montagnes. C’était un rêve devenu réalité. En fait, les émotions que j’ai ressenties en voyant cette beauté étaient tellement intenses que je n’ai pas pu retenir quelques larmes en traversant ce décor incroyable.

Culturellement, le Canada et l’Espagne sont totalement différents !

Comme tout voyageur, je remarque les différences entre la culture que je découvre et celle dont je viens. Pour moi, deux aspects culturels que les touristes internationaux remarqueront dès leur premier jour au Canada sont la sécurité et l’excellent service.

L’absence de vol est frappante pour moi. Je m’en suis rendu compte en voyant quelqu’un laisser son téléphone et son portefeuille sur une table dans un bar, sans surveillance (oh là là !), pendant qu’il allait aux toilettes. Bien que le manque de vols soit impressionnant, il m’est arrivé de me sentir mal à l’aise en marchant dans certaines rues principales des grandes villes. Cela dit, si tu évites les conflits, tu es généralement en sécurité.

Un autre contraste notable est la qualité du service, notamment dans les restaurants. Peu importe où tu vas, la gentillesse et l’attention sont toujours au rendez-vous. Ils t’offriront même de l’eau gratuitement ! Bien que la culture du pourboire puisse parfois surprendre les voyageurs qui n’y sont pas habitués, l’impact positif de ce service est indéniable, rendant l’expérience très agréable.

Aller avec le courant, c’est moins stressant

J’avais l’habitude d’être une voyageuse stressée. Je planifiais toujours mes voyages à l’avance, établissant une liste d’arrêts incontournables et ressentant une pression constante pour gérer mon temps. Aujourd’hui, j’ai appris qu’il ne sert à rien de trop planifier. De toute façon, tes attentes sont souvent différentes de la réalité !

Bien sûr, c’est important d’en apprendre un peu sur ta destination et de faire les recherches nécessaires, mais demander conseil aux locaux et aux autres voyageurs est souvent la meilleure façon de découvrir des pépites cachées. Faire preuve de flexibilité peut aussi vouloir dire prendre des journées pour vraiment se détendre, se reposer, ajuster sa routine ou même modifier ses plans en fonction de la météo (un élément clé quand on visite le Canada !).

La communauté des backpackers, c’est comme une famille choisie

Au début, mon espace perso me manquait souvent : être seule, dans un endroit calme, ou pouvoir laisser sortir mes émotions quand j’en avais besoin. Quand les auberges deviennent ta maison pour quelques jours, tu apprends à te sentir à l’aise en partageant une chambre avec 4, 8, 12 ou même 14 personnes. Ce n’était pas toujours facile, mais les liens que j’ai créés avec mes colocataires en valaient largement la peine.

Je ne peux même pas décrire la magie de rencontrer des gens du monde entier qui vivent une réalité similaire à la mienne. Avoir la chance de me connecter avec elles et eux et de partager mes craintes, c’était juste incroyable. L’un de mes endroits préférés dans une auberge, c’est la cuisine. Là où les gens cuisinent ensemble. C’est une superbe opportunité d’échanger des recettes, de partager des repas et d’en apprendre plus sur différentes cultures et traditions culinaires. Ce genre de moments, tu ne les vis nulle part ailleurs !

Se faire des amis, c’est vraiment facile

En restant dans des auberges, tu crées des connexions à travers le monde. C’est une opportunité constante d’apprendre et de rester ouvert aux nouvelles rencontres. Pendant mes voyages, j’ai découvert qu’il est incroyablement facile de rencontrer des gens, que ce soit dans le dortoir, dans l’ascenseur, pendant des activités organisées, au bar ou dans la cuisine. Mes conversations commencent souvent par les mêmes questions : « Alors, comment s’est passée ta journée ? » « Qu’est-ce qui t’amène ici ? » « Tu viens d’où ? » « Tu restes combien de temps ? » Et après, la discussion coule naturellement.

C’est un vrai plaisir et une super opportunité de rencontrer des gens venant de pays que je serais incapable de localiser sur une carte !

Dans les auberges, la plupart des relations sont éphémères, avec de grandes chances de ne jamais revoir la personne. Mais j’ai aussi rencontré des amis qui sont devenus des connexions à long terme. On parle déjà de quand j’irai visiter leurs villes et de quand ils viendront à Barcelone.

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