Mes Fêtes en solo dans une auberge de jeunesse

19.12.22

Le chat sur mes genoux ne semble pas trop intéressé par mes frites. J'ai essayé de partager, mais je pense qu'il préfère les gratouilles derrière les oreilles, alors je change de tactique dans l'espoir de me faire un ami. Je suis un peu ébouriffée par le trajet, un peu en sueur à cause de l'humidité de la côte, et très heureuse que la moto m'ait transportée des hauts plateaux des Andes jusqu'à la plage. Je me suis arrêté à Olón, un petit pueblo sur la côte équatorienne, juste à temps pour entendre les cris annonçant un but décisif dans le match de demi-finale de la coupe du monde entre l'Argentine et la Croatie. Je sirote mon jus d'ananas et souris. Allez, l'Amérique du Sud !

Je suis fière de moi. C'est définitivement toute une aventure de voyager seule pendant les fêtes de fin d'année, surtout en tant que femme conduisant une moto. Cependant, en même temps, c'est exactement ce dont j'ai envie. J'aime sortir de la routine. J'aime voir des gens dans de nouveaux endroits et observer comment ils partagent et célèbrent... surtout parce que Noël et le Nouvel An sont des dates qui arrivent avec leur lot de bagages.

Dans mon cas, ces bagages superflus sont souvent des attentes non satisfaites. Les fêtes sont censées être passées en famille, avec un sapin, un souper autour d'une grande table ou à dévaler les pentes de ski - et me voilà assise avec un chat sur les genoux en train de siroter un jus de fruit pendant que je passe en revue mes projets de voyage en solo pour les prochaines semaines. Je suis couverte de poussière à cause de la route, un peu tendue à cause des vents violents qui m'ont littéralement soufflée sur La Ruta del Spondylus (l'autoroute côtière), mais le seul poids supplémentaire que je ressens cette année vient de mon lourd équipement de moto. Honnêtement, je ne voudrais pas qu'il en soit autrement. Je préfère jeter le superflu et dire adieu aux attentes de ce que cette période de l'année est "censée" signifier. Par nécessité, je voyage léger et c'est merveilleux. Je me sens libre.

Artem Kovalev

Pendant les fêtes, beaucoup d'entre nous ressentent la précipitation, l'activité, le chaos et la pression pour réaliser une version pailletée idéalisée de ce que signifie répandre la joie et le bonheur. Cela tombe souvent à plat parce que c'est emballé dans trop de nœuds, trop de paquets, et perd son sens grâce au consumérisme de tout cela. La joie des fêtes est déguisée en une émotion toxique que nous DEVONS ressentir à une certaine période de l'année, et si nous ne le faisons pas, nous sommes, en gros, le Grinch.

Personnellement, j'estime que la fin de l'année est un moment de réflexion. Je préfère surfer en douceur sur la nouvelle année en me sentant soutenue, nourrie et satisfaite plutôt que d'être déçue par le fait que mes projets de vacances non traditionnels ne rentrent pas dans une sorte de jolie boîte soigneusement attachée avec un nœud fantaisie approuvé par la société.

Alors, me voilà. Juste moi et Penelope, ma moto Royal Enfield Himalayan de 2022. Elle se repose actuellement sous un palmier pendant que je m'abandonne aux frites. Notre destination est une incroyable auberge de longue durée appelée La Casa, où ton séjour est comme un gros câlin, étreint par le meilleur groupe de compagnons de voyage du monde entier et, bien sûr, par d'incroyables hôtes locaux.

Les fêtes sont censées être passées en famille, avec un sapin, un souper autour d'une grande table ou à dévaler les pentes de ski - et me voilà assise avec un chat sur les genoux en train de siroter un jus de fruit pendant que je passe en revue mes projets de voyage en solo pour les prochaines semaines.

Mon auberge de jeunesse est en bord de mer. Imagine-toi t'endormir au son des vagues et sortir par la porte d'entrée dans le sable, tes orteils à quelques pas de l'océan. Il y a deux chats câlins en surpoids pour les moments où tu as besoin de compagnie pour lire ou pendant une pause de télétravail. À l'auberge, il y a des soirées hebdomadaires de souper en famille, des excursions de plongée avec tuba, l'accent est mis sur le fait de redonner à la communauté locale, et des cours de yoga au coucher du soleil, tous inclus dans ton séjour.

Le yoga est une grande partie de mon escapade de vacances. J'essaie de faire des échanges partout où je vais en proposant des cours de yoga, des lectures de tarot et des massages ayurvédiques en échange du gîte et du couvert avec des vues et des vibes incroyables. C'est pas mal, et j'adore avoir un impact, car ce n'est pas tous les jours qu'on voit le professeur de yoga de l'auberge arriver sur une super moto.

La ville d'Ayampe est purement magique. Il y a une énergie particulière dans cet endroit. La nourriture locale est fraîche, créative et délicieuse. Tu peux faire une randonnée dans la jungle sur le sentier Colibrí, courir le long de la plage, participer à un cours de yoga, explorer les bassins de marée, t'essayer à l'observation des oiseaux, siroter une noix de coco après une baignade et observer les étoiles la nuit. Et il faut dire que c'est une destination incroyable pour le surf. Mais Ayampe est encore plus que tout cela. C'est un peu une anomalie pour moi. J'ai toujours été cette voyageuse qui aime voir de nouveaux endroits, mais avec Ayampe, il y a une attraction qui me fait revenir encore et encore. Je viens ici pour me soigner chaque année depuis 2014.

Crina Miriam

Ce n'est qu'à 30 minutes de plus sur la côte, alors je paie mon jus et dis au revoir à mon ami félin. Je vais devoir gonfler un peu le pneu avant et faire le plein à Puerto Lopez - un plus gros village de pêcheurs - mais pour l'instant, je fais simplement une vérification standard de mon matériel avant de remonter sur la moto. Je vérifie tous les verrous des coffres à bagages, nettoie la visière de mon casque et ouvre les aérations de mon pantalon. Mes mains et le haut de mon corps sont fatigués d'avoir combattu les vents violents pendant plus de quelques heures, et je salive presque littéralement à l'idée de prendre une douche.

Je viens à l'océan chaque année pour me laver de l'agitation. Ici, j'ai de l'espace pour ressentir toutes les émotions que cette période de l'année fait naître.

Le court trajet d'Olón à Ayampe est en fait incroyable. J'ai l'impression de traverser un tunnel de vie, la jungle explosant tout autour de moi alors que la route taquine le littoral. Je vois les deux tours de pierre au large de la côte qui sont le symbole de la ville d'Ayampe. J'allume le clignotant.

Un petit chemin de terre me mène à la plage et à l'auberge de jeunesse. Dès que je me gare, je suis accueillie par les invités, les professeurs de surf locaux et Mohka, le chien de la famille. Pour moi, voyager, c'est être présent. C'est mon moment pour observer, réfléchir et me connecter. Je viens à l'océan chaque année pour me laver de l'agitation. Ici, j'ai de l'espace pour ressentir toutes les émotions que cette période de l'année fait naître. Je viens ici parce que cela m'enracine. Je viens ici parce qu'en tant que voyageuse solo, je suis accueillie, acceptée et vue à travers des yeux remplis de tant d'amour. Je viens ici parce que si j'ai besoin d'être la Grinch pendant un moment, je peux, mais personne ne me laisse jamais rester verte trop longtemps. L'énergie d'Ayampe est vibrante. Elle est familiale. La Casa Hostel es mi casa pour Noël et je suis si heureuse d'être à la maison.

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