Les conseils de voyage non sollicités dont j'ai trop marre

06.04.24

Mon sac à dos ressemble à une coquille de tortue surdimensionnée et ça me va très bien. À l'intérieur, on y trouve toutes sortes d'objets qu'un "vrai backpacker" considérerait comme de la contrebande : des talons, plusieurs livres, des tenues qui n'ont pas d'utilité purement fonctionnelle, un fer à lisser, et plusieurs paires de chaussures de trail running. Les gens de la ville considéreraient que je voyage léger. Mais les backpackers les plus vertueux seraient outrés.

Je ne voyage pas avec le strict nécessaire. En fait, j'enfreins de nombreuses "règles" non écrites du voyage. Je ne suis pas non plus trop frustrée lorsque les chauffeurs de taxi se trompent de chemin ou lorsque je dépense trop ici et là. Je peux vivre à la dure, mais pas toujours. Ni même souvent. Il m'est arrivé de m'attarder plus longtemps dans les endroits que tout le monde me recommandait d'éviter. J'ai commencé à me passionner pour les voyages il y a plus de dix ans et pourtant je ne possède pas de fourchette.

Les règles non écrites du voyage sont, selon moi, faites pour être brisées. L'expression "règles non écrites du voyage" est probablement trop généreuse. Appelons ça des conseils de voyage non sollicités. Et j'en ai entendu tellement.

C'est drôle, au début de mon voyage, je croyais tellement aux conneries (désolé, mais appelons un chat un chat ?) que la culture des backpackers perpétue souvent. Je m'inquiétais du fait que mon sac à dos était plus grand que mon torse, alors que la plupart des choses le sont pour mes 5 pieds 3 pouces. Je me suis jugée parce que j'avais envie de me maquiller en voyage et que j'aimais vraiment le confort d'un lit moelleux dans une chambre d'auberge privée.

Those rules arent real regina george

Maintenant ? Non. Je connais le style de voyage que j'aime et que j'attends. J'ai également une meilleure idée de ce dans quoi je veux investir mon énergie lorsqu'il s'agit de voyager. Et laisse-moi te dire qu'une grande partie des conseils de voyage non sollicités ne le sont pas. Parmi les grands classiques, certains ont une part de vérité, d'autres sont carrément hilarants. Voici quelques-uns des conseils que je ne supporte pas :

"Tes valises doivent être ultra légères à tout prix"

Bien sûr, tu ne veux probablement pas te présenter à ta destination en trimballant trois valises encombrantes et surchargées. Le conseil de faire des bagages légers n'est pas sans fondement. Je suis d'accord pour dire que tu dois bien réfléchir aux articles que tu apportes pour t'assurer que tu n'apportes que ce dont tu as vraiment besoin et ce que tu veux avoir en voyage. Cela dit, certains voyageurs vont trop loin. Lorsqu'on commence à enlever des fractions de kilo juste pour le plaisir et qu'on se vante d'avoir mis tous les articles essentiels dans un sac de la taille d'une banane, c'est là que je m'incline. Juge-moi si tu veux.

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Cette boule disco? Je sors jamais de la maison sans elle.

"Économise toujours tes pièces de monnaie"

Planifier un budget, c'est bien beau. Je ne veux pas avoir à payer pour un voyage des mois après avoir défait mes valises. Parfois, cependant, il peut presque y avoir une compétition tacite entre les compagnons de voyage pour savoir qui peut faire en sorte que leur budget s'étende le plus loin. Oh, tu as pris un taxi alors que tu aurais pu marcher ou prendre le bus local bondé ? Amateur ! Tu n'as pas marchandé le prix de tous les fruits et légumes que tu as achetés au marché ou tu n'as pas commandé le plat le moins cher du menu dans le restaurant du coin ? Qu'est-ce que tu fais ?

Honnêtement, pour moi, c'est trop a) de maths et b) de stress. Je laisse tomber quelques dollars supplémentaires ici et là. Qu'il en soit ainsi.

"Attention aux chauffeurs de taxi qui essaient de t'arnaquer".

Je ne sais pas quand les chauffeurs de taxi ont acquis la réputation d'être des méchants en mission personnelle pour ruiner toutes les aventures des routards. La vérité est que la plupart des chauffeurs de taxi sont juste des gens locaux qui travaillent dur et qui essaient de passer à travers la journée de travail. Une autre chose qui, à mon avis, est souvent mal comprise, c'est que la confusion peut être due au fait que les chauffeurs locaux ne communiquent pas les directions comme tu en as l'habitude chez toi. Par exemple, à Toronto, j'indiquerais à un chauffeur deux rues transversales communes. En revanche, dans de nombreuses régions d'Amérique latine, les conducteurs cherchent un point de repère. Par exemple, "Conduis-moi à l'église de Todo Santos, s'il te plaît".

"Absolument avoir une grade-robe capsule"

Tu ne seras pas expulsé si tu portes plus que trois t-shirts de couleur neutre et deux paires de shorts pendant tout ton voyage. Tu as le droit d'avoir du style pendant que tu chemines d'une auberge à l'autre et d'un pays à l'autre. C'est fou, je sais.

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C'est Fashion, Baby.

"Habitue-toi à vivre à la dure"

Le fait de ne pas avoir de demandes exigeantes en matière d'hébergement ou de routine te permet d'être flexible et ouvert à de nouvelles expériences en voyage. Peut-être ne te voyais-tu pas du genre à réserver une couchette dans une auberge de jeunesse... mais en le faisant, tu as eu certaines des meilleures conversations de ton voyage. Ou encore, tu as troqué tes habitudes littéraires contre une folle aventure d'une nuit dans la jungle dont tu te souviendras toujours. Génial. Mais tu n'as pas non plus besoin d'être tout le temps à la dure. Si les séjours rustiques et les sentiers boueux ne sont pas vraiment ton truc, c'est normal de... ne pas le faire.

"Sors des sentiers battus..."

Confession : J'ai dit cela. Récemment . Je crois sincèrement que le fait de s'éloigner des foules ou des attractions évidentes peut mener à des expériences vraiment, vraiment cool. Cela dit, c'est un conseil très répandu que tu n'es pas obligé de suivre si tu n'en as pas envie. Peut-être que tu es tout à fait satisfait de te détendre sur la plage ou de réserver les visites guidées qui ont fait l'objet d'une bonne critique. Peut-être que le fait de voyager signifie que tu es déjà sorti des sentiers battus. Comme pour tout ce qui concerne les voyages, tu fais ce que tu veux.

"Cet endroit où tu vas n'est pas si top. Tu peux le zapper."

Certains diront de sortir des sentiers battus mais, dans le même souffle, suggéreront d'ignorer un endroit trop calme ou trop simple. Ce conseil m'irrite lorsqu'il n'est pas sollicité. En effet, je les trouve dédaigneux, mal informés et un peu arrogants. La plupart des endroits ont quelque chose à offrir et chaque voyageur-euse cherche de toute façon quelque chose de différent. De plus, quelqu'un qui a parcouru quelques sites pendant quelques jours n'est en aucun cas expert-e de l'endroit en question.

"Mange le moins cher possible"

Ce point est similaire à celui qui consiste à économiser de l'argent à tout prix. Écoute, parfois tu as juste envie du hamburger gourmet du restaurant touristique AVEC le dessert. C'est correct!

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Gâte-toi.

"Travailler pour voyager"

"Je travaille pour voyager", dit un fier routard en se lançant dans une tirade anticapitaliste et en énumérant toutes les façons dont il aime vivre de manière non conventionnelle. D'un côté, je pense que c'est très bien de faire du voyage une priorité si c'est ce qui est important pour toi. D'autre part, il y a un immense privilège à pouvoir a) quitter son travail et voyager ou b) vivre la vie de nomade numérique. Ce privilège ne devrait pas être laissé de côté.

"Vivre comme un local"

"Vivre comme un local", vient de la volonté de faire l'expérience du mode de vie authentique d'un lieu : ses aliments, ses entreprises locales, ses événements, ses pratiques et rythmes quotidiens, et de dépenser avec l'intention de redonner à la communauté. Ce sont là de très bonnes choses. Cela dit, il peut être utile d'élargir cette discussion pour reconnaître le fait que nous, les voyageurs et voyageuses, ne sommes pas des gens du pays. Nous ne pouvons pas nous attendre à nous fondre harmonieusement dans un endroit où nous manquons de contexte, d'expérience et de culture locale. Nous ne pouvons pas non plus prétendre "vivre comme un local" si nous ne sommes pas confrontés aux mêmes dures réalités que les locaux (telles que l'instabilité économique, la malnutrition, la violence sexiste, le travail physiquement épuisant, la pauvreté, les logements inadéquats... la liste est longue). Rendre la pareille et apprécier ce que la vie locale a à offrir, bien sûr. Mais n'oublie pas et respecte le privilège que te confère ton billet de retour.