12 choses à propos du voyage dont on ne se plaindra plus

14.07.20

Même si voyager est la plus belle chose au monde, les voyages ne sont pas que selfies au coucher du soleil ou cocktails avec vue panoramique. Quiconque est déjà parti en backpack a rencontré son lot de ronfleurs, de files d'attente à la douane et de sandwichs passés date à l'aéroport qui coûtent inexplicablement 14 piasses. Mais il n'y a rien de tel qu'une pandémie pour mettre les choses en perspective. 

Se plaindre d'un privilège comme celui de voyager est grossier dans le meilleur des cas, sans parler du fait que la COVID-19 nous prive de ce luxe et touche de nombreuses personnes bien plus gravement. Et maintenant que tout cela se calme un peu et qu’on recommence à voyager près de chez nous, on peut même commencer à penser à voyager un peu plus loin dans un avenir pas trop éloigné. Dès qu'il fera bon voyager, on sera si énarvés que même le siège du milieu d'un avion nous semblera séduisant. Il y a quelques mois, un mauvais wi-fi, notre vieux t-shirt porté un jour sur deux ou le dude qui chante du Oasis dans une pièce commune d'une auberge de jeunesse nous tapaient royalement sur les nerfs. Aujourd’hui ? Amènes-en du Wonderwall. Voici 12 réalités du voyage dont nous ne nous plaindrons plus jamais.

Les files d’attente à l’aéroport

Quand il sera possible de voyager comme bon nous semble, on hésitera pas à faire la file pour monter dans un avion. On sera aussi anormalement patients envers : les contrôles de sécurité interminables, les retards inexpliqués, les prix exorbitants dans les aéroports, la nourriture caoutchouteuse dans les avions, les bébés qui pleurent et cet instinct étrange qui fait que les gens doivent se lever dès qu'ils atterrissent, malgré le fait qu'il faudra encore 10 minutes aux 38 rangées devant eux pour sortir par la seule porte. Il y a une chose dont on arrêtera jamais de se plaindre par contre : les frais excessifs pour les bagages enregistrés. Ça, c’est non.

Passer les douanes

Personne n'apprécie devoir attendre en file pour faire face à un agent des douanes à l’air bête qui interroge de manière suspecte chaque segment de ton itinéraire, ou fouille dans ton backpack avant de te dire que tu peux maintenant tout replacer le bordel qu’il a créé. Zéro fun ? Certainement. Un mal nécessaire pour pouvoir voyager à nouveau ? Oh que oui

Le décalage horaire

Avoir les yeux grands ouverts à 3 h du matin pour ensuite cogner des clous à 13 h durant ta première journée d’exploration est un rite de passage de tout voyage. Parfois, le décalage horaire parait interminable tout comme le vol de 13 h Montréal-Tokyo que l’on vient de faire. Par contre, tu sais ce qui est encore plus long? Une pandémie qui nous oblige à ne pas prendre l’avion du tout pendant plusieurs mois.

Jetlag

Les backpackers qui parlent trop et trop forts 

Ceci est un problème qu’on risque moins de rencontrer en période de distanciation sociale. Cela dit, quand la socialisation reprendra son court normal, il est fort possible que tu te sois même ennuyé du backpacker fatigant qui ne réalise pas qu’il monopolise la conversation. Ah oui, t’as « fait » 18 pays durant ton voyage? Impressionnant. Tu vas rejouer « Wonderwall » pour la 4e fois à la guitare? Cool. Hein, toi aussi t’es allé au Full Moon Party en Thaïlande ? J’y crois pas ! Toutefois, après plusieurs mois avec peu de contacts humains, on s’ennuie de TOUTES les conversations. Donc, dis-moi, le Full Moon Party, c’était comment? 

Faire l’épicerie à l’étranger

Pas facile de suivre une liste d’épicerie quand tu dois tout traduire en croate ou en thaï. Mais tsé, au moins ils ont du papier de toilette en stock.

Les maux de ventre louches

Bali belly, Turista, Montezuma's revenge, Tokyo trots, Maladie de la Mer Rouge, Peru poos... les surnoms sont beaucoup plus drôles que la réalité derrière la diarrhée du voyageur. Cependant, nous savons tous maintenant qu'il existe des problèmes de santé beaucoup plus importants qui peuvent gâcher des vacances. Surtout si en plus on manque de papier de toilette.

Turista

Instagram vs. la réalité

La statue du Christ rédempteur de Rio de Janeiro est spectaculaire... une fois qu'on s'est battu contre les 19 485 autres touristes qui se bousculent pour ce spot photo parfait. Venise est littéralement en train de couler sous le poids des passagers des bateaux de croisière. Les Pyramides te donnent l’impression de voyager dans le temps… jusquà ce que tu vois le Pizza Hut à l’entrée. Normalement, l'écart entre Instagram et la réalité est assez décevant. Mais après des mois passés à explorer le monde à travers nos écrans, voir quoi que ce soit en personne est un cadeau inestimable. De plus, les groupes organisés ne reviendront probablement pas de sitôt, ce qui nous laisse plus de place à nous, pionniers des aventures post-pandémiques.

Le blues du voyageur

Tu te souviens de ce que c’était d’être enfermé 24h sur 24 ? Pense à ça lorsque tu auras le mal du pays. Le confort de la maison ne peut pas égaler le plaisir du voyage. C’est certain qu’une connexion internet fiable, une garde-robe bien organisée et ton propre lit, salle de bain et cuisine sont des éléments appréciables du quotidien. Mais je troquerai tout ça pour du wi-fi pas fiable, des vêtements en boule au fond d’un backpack et un dortoir d'auberge any time.

Le bar d’à côté qui joue de la musique trop forte pendant que tu essaies de dormir 

La musique qui passe à travers les bouchons, c’est jamais agréable. Mais ce qui est encore pire, c’est pas de musique du tout car tous les bars sont fermés. Apprécie la toune Party Rock Anthem de LMFAO comme une berceuse la prochaine fois. 

Hearit

La fatigue

 Il y a une phrase qui doit être éliminée de notre discours une fois la crise terminée : « J'ai besoin de vacances de mes vacances ». Cette phrase me faisait déjà rouler des yeux avant, mais c’est  là, c’est officiellement le moment de la mettre à la poubelle. C’est clair, les voyages sont physiquement et mentalement épuisants - la planification, les longues journées et les longues marches, le bombardement constant des sens - mais on ne devrait plus jamais s’en plaindre.

Le linge sale

De nombreux backpackers (lire : tous) adhèrent à la théorie selon laquelle les vêtements portés redeviennent magiquement propres après avoir passé quelques jours dans notre sac (ou lorsque la réserve de vêtements réellement propres est épuisée). Heureusement, le confinement a assoupli notre définition du mot « propre », car on s’est tous habitués à porter le même t-shirt trois jours de suite ou rester en pyjama toute la journée. En outre, tu seras trop occupé lors de ton premier voyage post-confinement à perdre du temps dans la buanderie.

Tout

Pour chaque file d’attente dans un aéroport, chaque attraction bondée et chaque t-shirt puant que nous pêchons au fond de nos sacs à dos, il y a une merveille naturelle à couper le souffle, une rencontre fortuite avec un étranger qui nous ouvre les yeux et un élément coché sur notre interminable liste de choses à faire. Cette collection de légers irritants est largement éclipsée par la liste sans fin des raisons pour lesquelles nous aimons voyager, qui n'a fait que s'allonger pendant les mois où on était confinés à la maison. Dès que les choses reviendront à la normale, on devrait donc apprécier chaque seconde que nous avons le privilège de passer en voyage. Sauf quand on nous fait payer 95 $ pour l'excédent de bagages. Ça, c’est non.

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