Les 6 secrets du voyage conscient : Enseignements tirés d'une communauté autochtone
J'apprends à faire de la soupe de maïs et de pommes de terre maison. On a commencé par moudre le maïs à la main sur un plateau en bois à l'extérieur de la maison de la Señora Samia. Il a plu ces derniers temps, et je me sens si bien dans une cuisine traditionnelle. Le domaine de Mama Samia.
Elle me donne du maïs grillé avec du jus de citron vert et des poignées de haricots lupins. Puis elle m'offre un verre de colada tiré de l'énorme marmite sur le feu - une boisson typique à base de lait, de courge, de sucre de canne et de cannelle. On dit que ce mélange renforce les os. C'est peut-être la raison pour laquelle les femmes sont si robustes dans ces montagnes. Elles portent des fruits et des légumes sur leur dos et marchent des kilomètres jusqu'à la ville d'Otavalo pour les vendre le week-end.
Otavalo se trouve dans la province andine septentrionale d'Imbabura, en Équateur. Je loge dans une petite cabane pour quelques semaines dans une communauté indigène appelée Mojandita. La ville se trouve à une heure de marche, sur des chemins pavés qui serpentent à travers les champs de maïs, les vaches, les cascades et les chiens qui aboient. Au cours de ce voyage, j'en apprends davantage sur ce que signifie être attentive lorsque l'on est loin de chez soi. Je remarque au moins six façons de le faire.
Révélation #1: Reste sur place plus longtemps
Ce voyage est un effort pour ralentir. Lorsque je voyage, je trouve que le fait de rester plus longtemps au même endroit m'aide à me connecter à la réalité de l'endroit où je me trouve. Ça me donne également l'espace dont j'ai besoin pour maintenir une routine quotidienne bien établie. En restant plus longtemps au même endroit, j'ai l'occasion de rencontrer les habitants et d'en apprendre davantage sur leurs traditions, leur nourriture et leur culture. Me voici donc dans la cuisine de Mama Samia, essayant de préparer des humitas au maïs pour la soirée. C'est elle et sa famille qui m'accueillent.
J'ai apporté mon sac à dos pour deux semaines de vie en montagne. Mon objectif est de faire des randonnées jusqu'aux lagunas voisines, d'explorer quelques cascades, d'apprendre des recettes locales et de m'immerger dans la vie des Otavaleños et Otavaleñas.Révélation #2: Trouve ta routine quotidienne
Ma routine quotidienne me permet de rester en bonne santé, de me concentrer et d'être en paix lorsque je me trouve dans de nouveaux endroits. Voyager, c'est magique, mais c'est aussi un déracinement et, en tant que professeure de yoga, je sais qu'il est important de se créer une stabilité au milieu de l'inconnu.
Ici, j'ai commencé ma journée en méditant, en écrivant un journal et en pratiquant le yoga depuis le balcon des cabanes. L'immensité du paysage est incroyable. J'ai une vue dégagée sur le lac et le majestueux volcan Imbabura. Les matins me donnent également l'occasion de réfléchir à tout ce que je vivrai au cours de la journée. Les voyages peuvent être accablants parce qu'il y a beaucoup de nouveaux stimuli, et je trouve qu'il est important de rester attentive, ancrée et ouverte. Cela signifie que je dois m'asseoir avec moi-même dès le matin pour observer ce que je ressens. Et de l'écrire. J'adore tenir un journal, qui me sert également de carnet de voyage de mes aventures.
Révélation #3: Admire les forces des autres
De retour dans la cuisine, nous roulons la dernière humita. Un petit burrito de maïs et de fromage légèrement sucré, cuit à la vapeur à l'intérieur des feuilles de maïs. Mon travail comme aide de cuisine est maintenant terminé, et comme je suis gavée de soupe, de colada et d'humitas, je fais mes adieux à Samia et à sa famille. Il ne reste plus qu'à descendre le sentier jusqu'à ma cabane.
Demain, sa fille m'emmènera en randonnée jusqu'aux lacs de la montagne. Je me réjouis à l'idée de partir en randonnée avec un guide autochtone local. La fille de Samia (qui s'appelle aussi Samia) est actuellement enceinte et je suis très impressionnée par son physique. Les montagnes l'exigent. Cette vie l'exige. Je retourne à ma cabane confortable en marchant dans la boue (la boue est normale dans ce pays pluvieux), mais prête à transporter du bois de chauffage à l'intérieur pour la nuit.
Révélation #4: Apprends la langue locale et écoute attentivement
Je suis reconnaissante de parler espagnol et de pouvoir passer du temps avec mes hôtes. Ils sont si heureux de me parler de leur mode de vie, de partager leurs recettes et de me donner toutes les explications dont j'ai besoin. J'ai la chance de pouvoir écouter. Cela n'a pas de prix de s'asseoir dans la cuisine de quelqu'un et de les regarder préparer un repas pour vous, tout en racontant des histoires sur leurs petits-enfants et les matchs de football de la fin de semaine. C'est un aperçu de la vie d'une autre personne. Une fenêtre sur une nouvelle conscience.
La langue est une porte vers d'autres mondes. Le fait que je parle couramment l'espagnol m'aide, mais même lorsque je voyage avec des personnes qui ne le parlent pas, j'ai pu constater qu'un sourire et une tentative d'apprentissage d'un nouveau vocabulaire suffisent à faire du chemin. Les gens sympathisent avec vos efforts et veulent se joindre à vous pour vous aider. En tant que touriste, il est important d'accepter le fait de ne rien savoir. En réalité, cela donne aux personnes qui vous entourent l'occasion de devenir des enseignant.e.s. C'est l'une des parties du voyage que je préfère. J'écoute ouvertement et attentivement.
Révélation #5: Accepte d'être aidé.e
Lorsque j'accepte mon ignorance - ou mon manque de connaissances - je m'adoucis pour obtenir de l'aide. La culture Otavaleña est une culture familiale, et lorsque j'admets que j'ai besoin d'aide pour allumer mon feu pour la nuit, l'expérience se transforme en opportunité d'apprentissage. J'ai essayé. J'ai transporté du bois de chauffage à l'intérieur, je l'ai bien empilé et j'ai utilisé du papier journal roulé pour allumer les flammes. Mais il commence à faire froid. Je ne veux plus perdre de temps. J'ai envie d'une tasse de thé et de mon livre.
Je décide donc de retourner dehors, dans l'obscurité qui s'estompe. Je vais demander à la famille des suggestions d'allume-feu, parce qu'il fait froid et que l'altitude le rend encore plus froid. Je m'emmitoufle dans mes nouvelles chaussettes et moufles en laine d'alpaga, la tenue idéale pour une soirée de lecture au coin du feu. Tout ce que je porte a été fabriqué par des femmes de la région qui passent la journée à tisser, à teindre et à coudre des vêtements chauds et moelleux au marché textile local, en bas de la ville. J'ai l'impression de faire partie du paysage.Amaru, le petit-fils de Samia, vient à la rescousse et m'apprend qu'en utilisant une petite bougie en cire d'abeille à l'intérieur du foyer, je peux maintenir une flamme allumée pendant que le bois de chauffage, quelque peu humide, sèche et prend. Son nom signifie serpent en quechua, la langue locale, et hier, il m'a montré trois peaux de serpent séchées qu'il avait trouvées en jouant dans le jardin. Je suis juste heureuse que mon feu soit démarré par un expert de huit ans très compétent.
Révélation #6: Visite les marchés locaux
Le thé que je vais préparer est un mélange de camomille locale, de lavande et de miel. J'ai acheté les herbes fraîches à des femmes qui les récoltent chaque jour et les font sécher au soleil sur des couvertures. Ce sont souvent ces mêmes femmes qui tissent des tenues comme celle que je porte en ce moment. Maintenant, je peux siroter l'infusion et me reposer de ma journée. La nourriture est médecine. Les plantes guérissent. Les deux rassemblent les gens, et j'offre du thé à Amaru pour m'avoir aidée à allumer mon feu.L'un de mes objectifs en voyage est de toujours visiter les marchés locaux, d'essayer de nouvelles herbes, d'explorer de nouveaux ingrédients, de poser des questions et de rester ouvert à l'apprentissage. Ce n'est pas tous les jours qu'une grand-mère m'apprend à faire de la soupe ou qu'un enfant très sage de huit ans m'apprend à allumer correctement un feu. L'odeur de la camomille et le crépitement du bois de chauffage emplissent la cabane.
Je pense qu'il est temps de lire un livre, de boire une tasse de thé et de passer une nuit douillette sous la laine d'alpaga. J'espère que le lever du soleil sera joli, car la méditation matinale et le yoga depuis le balcon seront un véritable paradis. Je renvoie Amaru avec toute ma gratitude et je m'installe pour une autre semaine de voyage au ralenti.
Numéro 7