Je suis maman et voyageuse—Oui, c’est possible de concilier les deux!
Le premier jet lag de bébé.
"Dis adieu aux voyages une fois que tu as un bébé !"
"Tu ne remettras jamais les pieds dans un avion après la naissance du bébé !"
"Ton passeport va prendre la poussière jusqu’à tes 50 ans ! "
J’ai déjà entendu des avis (non sollicités, bien sûr !) comme ceux-là, et je trouve qu’ils découragent les jeunes familles d’explorer. Je suis maman. Je suis aussi une grande voyageuse. Oui, voyager avec un enfant peut être compliqué parfois, mais j’ai appris que ces moments difficiles sont temporaires et que les expériences positives et les souvenirs précieux valent largement les défis. La vie et les voyages changent certainement avec un enfant à bord… mais pas en mal.
Depuis que ma fille de deux ans, née en Australie, est arrivée sur cette terre, elle a fait des voyages domestiques et internationaux, pris d’innombrables vols (sans sommeil), et maintenant, pour couronner le tout, elle vit à l’autre bout du monde, à Toronto, avec son père et moi.
Je me souviens très bien de la première fois où on a réservé un voyage international avec elle : une semaine de vacances à Bali. On n’avait pas pu voyager à l’étranger depuis un bon moment à cause de la pandémie, alors on avait hâte de ressortir nos passeports. Mon partenaire et moi sommes de grands voyageurs, ayant exploré l’Australie, le Canada, les États-Unis, Bali, le Vietnam, Singapour et Cuba ensemble. Autant dire qu’on était prêts. Sauf que cette fois-ci, on voyageait avec une petite nouvelle dans l’équipe.
Dès qu’on a eu la possibilité de planifier un voyage, on a réservé des vacances à Bali, sous le soleil. On s’imaginait passer nos journées à explorer la culture locale avec notre fille et nos soirées en famille au bord de la piscine. Étant les personnes spontanées qu’on est, mon partenaire et moi n’avions jamais vraiment réfléchi à ce que voyager avec notre fille pouvait impliquer… jusqu’à ce que je commence à faire des recherches sur les voyages avec un bébé.
Voyager en famille, pour nous, ça a toujours été une évidence. On a toujours voulu offrir à notre fille des expériences de vie comme celles qu’on a eu la chance d’avoir. Mais une fois que j’ai commencé à googler, mon écran s’est rempli de titres comme : "Pourquoi vous ne devriez pas voyager avec des enfants", "Pourquoi on a choisi d’attendre que nos enfants soient plus grands pour voyager" et "Comment rester sain d’esprit en voyageant avec une famille".
Je me suis dit : "Wow, ça risque vraiment d’être difficile avec notre bébé ! "
J’ai rapidement commencé à me demander si on n’avait pas fait une erreur. Comment on allait gérer son horaire de siestes en voyage ? Est-ce qu’on pourrait encore faire du tourisme comme on aime ?
Wow, ça risque d’être vraiment difficile avec notre bébé !
Que ferait-on si elle ne dormait pas pendant le vol ? Comment elle réagirait loin de sa chambre et de ses jouets ? Est-ce que je trouverais de la nourriture qu’elle pourrait manger ?
Le mois qui a précédé notre départ, j’ai paniqué. Malgré tout, on a quand même trouvé un peu de courage parental et maintenu nos plans. J’ai fait mes valises comme jamais auparavant : assez de couches et de vêtements pour un mois, une montagne de collations et des jouets tout neufs qui, je l’espérais, l’occuperaient pendant le vol.
Quand on est montés dans l’avion, mon anxiété a grimpé en flèche. J’ai repéré la gentille dame, à peu près de l’âge de ma mère, qui allait être assise à côté de nous, et je me suis immédiatement sentie mal pour ce qu’elle allait probablement devoir endurer. Avec un sourire, je lui ai dit : « Désolée d’avance », en m’installant. Elle m’a répondu avec un sourire et a tout de suite proposé de nous aider si on avait besoin. Et elle a tenu parole.
Ma fille n’a touché à aucun des nouveaux jouets que j’avais achetés pendant le vol de six heures. Elle passait de moi à son père, puis à cette adorable dame tout au long du trajet. Cette femme l’a même prise dans ses bras pour qu’on puisse manger tranquillement, et elles ont ri et joué ensemble pendant des heures.
Pendant ce voyage en particulier, je me suis sentie soulagée et soutenue. La plupart du temps, les gens sont gentils et compréhensifs envers les familles qui voyagent. Tout au long du séjour, cette bienveillance s’est poursuivie. Les locaux et les autres touristes venaient constamment nous parler, nous disant qu’on faisait un super boulot, nous proposant des sorties adaptées aux enfants et échangeant avec notre fille à table pendant le petit-déjeuner.
Est-ce que notre bébé irait bien en étant si loin de sa famille élargie et littéralement de toutes les personnes qu’elle a jamais connues ?
Oui, certains aspects de notre voyage ont changé par rapport à la façon dont on voyageait avant. Par exemple, on ne pouvait plus être aussi spontanés qu’avant. On faisait des plans et, la plupart du temps, on s’y tenait pour que notre fille puisse garder une certaine routine. On ne sortait jamais tard le soir (j’avoue que j’adore secrètement cette partie de la parentalité !). Ces changements en valaient TELLEMENT la peine, et on a vécu nos meilleures premières vacances internationales en famille, remplies d’expériences culturelles, de locaux chaleureux accueillant notre bébé et d’une nouvelle confiance en nous pour aborder les voyages futurs en famille.
Après ce voyage, on a décidé de rendre les choses officielles et de sauter le pas : déménager au Canada avec notre (à l’époque) enfant d’un an et notre chien. On y pensait depuis plus d’un an. Avant de devenir parents, on avait déjà vécu au Canada, et on savait que revenir y vivre avec notre famille était la bonne décision pour nous. On adore ce pays et on savait que notre famille s’y intégrerait parfaitement. Alors, on a vendu tout ce qu’on possédait et on a pris l’avion pour 24 heures à travers le monde, en repartant de zéro avec quatre valises chacun.
Dans les semaines précédant le déménagement, on était excités et occupés. Avec tous les préparatifs, la planification et les adieux, je n’avais pas l’énergie mentale pour m’attarder sur des doutes ou des inquiétudes. Mais, de temps en temps, dans un moment de calme, je me surprenais à penser aux mêmes préoccupations que celles que j’avais avant notre voyage à Bali, mais à plus grande échelle. Comment on allait garder notre bébé au chaud en hiver ? Est-ce qu’on pourrait toujours faire des activités sympas en hiver ou est-ce qu’on serait coincés à l’intérieur ? Est-ce que notre bébé irait bien en étant si loin de sa famille élargie et littéralement de toutes les personnes qu’elle avait jamais connues ?
À l’avantage de mon cœur inquiet, les premières semaines au Canada ont été si remplies par la recherche et la création de notre nouveau chez-nous que je n’ai pas eu le temps de penser à mes préoccupations. On a dû apprendre sur le tas et s’adapter, comme tous les parents le font. On a appris à habiller un bébé pour affronter les hivers canadiens, on s’est plongés dans les activités hivernales comme le patinage, la luge et la fabrication de bonshommes de neige, et on a rencontré des personnes formidables qui nous ont chaleureusement accueillis.
Bien sûr, comme pour toute nouvelle expérience, il y a eu beaucoup d’apprentissage, mais aussi énormément de joie. Quand je serai vieille et grisonnante, et que ma fille partira vivre ses propres aventures avec sa famille, je serai éternellement reconnaissante et me souviendrai des souvenirs qu’on a créés à l’étranger, à notre façon. Le son de son accent australien-canadien s’émerveillant de joie la première fois qu’elle a fait de la luge dans un hiver canadien. L’excitation qu’elle a ressentie en vivant son premier Halloween (ce n’est pas vraiment une grosse affaire en Australie). La tradition familiale du matin de Noël qu’on a créée, où on va patiner dans le centre-ville de Toronto après que le Père Noël ait trouvé son chemin à travers la neige jusqu’à notre maison canadienne.
En fin de compte, je suis tellement reconnaissante de ne pas avoir été découragée par les messages qu’on donne si souvent aux familles qui rêvent d’aventure. Je suis fière que ma famille et moi ayons choisi de faire un saut dans l’inconnu quand ma fille était petite et d’ouvrir nos esprits à un monde de possibilités et d’exploration. Et pas seulement celles qui se trouvent dans notre propre pays !